Un vol extraordinaire !

Ce dimanche matin, nous devons aller aux Mureaux pour le café croissants organisé par la boutique aéro.
Depuis que je vole , je n'ai jamais mis les pieds, ou plutôt les roues, aux Mureaux.
Il est vrai qu'il y a quand même 9 nautiques, soit près de 5 minutes de vol pour s'y rendre de Chavenay, ce n'est pas rien !
L'idée de ce rendez-vous est sympathique, retrouver des "congénères" pour refaire le monde autour d'un petit déj', tentant non ?
Je donne rendez-vous à Michel à 9h15 à Chavenay. Le temps de purger l'avion, de le sortir du hangar et éventuellement de refueler, et en route pour la plus longue nav de l'année...
Je quitte la maison sous un grand soleil qui disparait aussitôt que je m'approche de la Seine. Il est encore tôt, mais la chaleur aidant, les quelques brumes vont sans doute vite se dissiper, d'ailleurs, la forêt de Marly habituellement embrumée est sous le soleil, c'est bon signe.
Cela l'est moins lorsque je quitte la forêt, devant moi, le plateau de Chavenay est encore sous de fins stratus. La route que j'emprunte dans le vallon n'est qu'humidité et les gouttelettes ont tôt fait de se déposer sur le pare-brise et sur la visière de mon casque.
En remontant vers le terrain, cela semble s'améliorer un peu, la couche ne doit faire qu'une cinquantaine de pieds.

Michel est déjà là lorsque j'arrive, il a déjà bien rempli la carte mémoire du Nikon avec la superbe lumière qui filtre à travers les nuages.
La couche est encore trop présente et cloue pour l'instant tous les avions au sol. Tout le monde est dans les starting-blocks, prêt à mettre en route au premier signe de dissipation.
Il ne faut guère attendre, après quelques brassages hivernaux, XC démarre au quart de tour, immédiatement suivi par XD qui part également pour LFXU.
L'avion a volé 2h30 depuis le dernier plein. Prudents, nous roulons à l'essence pour abreuver la bête mais là , mauvaise surprise, l'automate est en panne, j'en informe la tour qui n'était pas au courant.
Nous avons en théorie largement de quoi faire l'aller-retour mais par principe, j'aime partir avec les bouteilles pleines ! Un rapide coup d'oeil à la VAC des Mureaux nous confirme la possibilité de ravitailler, nous roulons donc vers le point s'arrêt 23.
"XC, autorisé décollage 23, le vent est calme".
Décollage face à l'ouest, virage à droite pour filer vers le nord.
A peine arrivé à nos 1500 ft de "croisière", nous découvrons avec stupeur une mer blanche devant nous.
La vallée de la Seine est totalement recouverte d'un épais manteau immaculé.
La vue est hallucinante ! Depuis quelques années que nous volons dans la région , nous n'avons jamais vu une telle féérie.
Nous sommes en vol local, à guère plus de 1000 pieds, et déjà on top, c'est proprement incroyable.
Seuls quelques vols de vanneaux s'aventurent au dessus de la couche.
Nous poursuivons néanmoins jusqu'au Mureaux et nous annonçons sur la fréquence:
"Les Mureaux de F-XC, verticale installation 1100 ft ... euh...on top..."
Il est clair que nous ne verrons pas Les Mureaux aujourd'hui mais le spectacle est tellement peu commun qu'après avoir vérifié la jauge, nous décidons de pousser jusqu'aux cheminées de Mantes. Nous survolons le bord de la vallée et découvrons sans cesse de nouvelles images, tel ce brouillard qui semble engloutir tout ce qu'il trouve sur son passage !
Des immeubles sont en partie immergés, les nuages sont accrochés à tout ce qu'ils trouvent.

Nous descendons la vallée de la Seine jusqu'à la centrale électrique, où seul le haut des cheminées dépasse de la couche.



Cette dernière va du sol jusqu'en haut des falaises de Guerville, cela doit faire pas loin de 500 pieds d'épaisseur !

La sensation est réellement extraordinaire, au vrai sens du terme. Nous enchainons quelques 360 surréalistes autour des cheminées afin de mémoriser sur carte SD ces instants magiques.

Après nous être rempli les yeux de ces paysages nouveaux, nous regagnons Chavenay et son VOR "panaché". Le vol doit rester bref compte tenu du carburant restant à bord.

Nous étions partis pour un petit déjeuner aux Mureaux, et revenons avec le souvenir d'un vol extraordinaire !

Comme quoi, les caprices de la météo font parfois bien les choses !


photos : © Michel Rougié

Vol de nuit - Episode 3

Une fois encore, les trajectoires VFRn publiées de la région parisienne se refusent à nous !
La météo médiocre de cette fin de journée ne nous permettra pas de disposer des minimas nécessaires à notre tour de Paris.
J'arrive à Toussus vers 17 h, un Cessna 172 tourne en dernier virage, je l'observe en regardant néanmoins la route devant moi, le piqué de l'image n'est pas très bon, limite flou...
La visibilité va à nouveau nous jouer des tours ou du moins, modifier ce que nous avions planifié initialement.
Après un rapide briefing téléphonique ce matin, nous avions déjà anticipé ces conditions et décidé qu'au cas où, fort probable... nous ferions un départ IFR vers Melun afin d'aller y faire quelques tours de pistes, histoire de ne pas perdre la main de nuit sur le TB.
C'est donc ce plan B que nous mettons en place.
Nous avons un nouveau passager ce soir, Patrick, qui fait son baptême de vol de nuit et de TB.
Christian assure l'aller.
Nous demandons la mise en route à 18h10, aussitôt accordée, et suivie d'un roulage pour la 25 droite.
La lumière décline doucement, petit à petit, les éclairages apparaissent.
La clairance IFR nous est donnée au point d'arrêt, alors qu'un DR400 nous survole pour atterrir en 25 gauche.Ce sera un départ DORDI 1N. Cap vers l'ouest, direction le NDB HOL. Virage à gauche ensuite au 147 vers RBT, le tout en montée vers 3000 ft.

Aussitôt après avoir passé le célèbre château d'eau, le contrôle nous envoie direct sur Mike Victor, la balise ADF au sud-ouest de Nangis.
Sans plus attendre, le point est immédiatement chargé dans le Garmin 530, et la route apparait sur l'écran du GPS.
Les dernières lueurs du jour disparaissent derrière les masses nuageuses, nous sommes rapidement dans la couche et après quelques minutes aveugles, nous retrouvons la vue entre 2 épaisseurs.
Le contrôle nous demande plusieurs fois de vérifier notre cap, pourtant nous sommes bien calés sur la trace GPS, direct sur MV.
A l'approche de Melun, le contrôleur réitère sa requête et nous confirme que nous faisons route 30° à gauche de celle que nous sommes censés suivre !
Rapide analyse de la situation et eurêka, le boss a trouvé, nous avons entré dans le GPS l'ILS de Melun et non la balise, les deux portent le même nom: Mike Victor. Confusing isn't it ???
La situation est rapidement corrigée, nous allons cette fois jusqu'au bon MV, puis virage par la gauche pour aller intercepter l'ILS 28.
Christian nous gratifie de deux tours de pistes dans la foulée, avant d'aller retrouver le hangar aux Vampires.

Yves a prévu le picnic, soirée libano-grecque ! Taboulé et moussaka sont à la carte de notre repas aéronautique.
Nous parlons Vampires bien sûr, mais également réservoir de Jodel, La Ferté, Spit, Mustang... bref, rien de très original pour une discussion de pilotes !
Le plan de vol retour est déposé pour 21 heures locale, il est déjà temps de regagner Zoulou Novembre.
La météo semble s'être sensiblement améliorée, il y a bien toujours un peu de vent du sud, mais le plafond a bien gagné 3 ou 4000 pieds, nous avions overcast 1200 lors de nos tours de pistes à l'aller et cette fois, tout apparait bien plus clair.
Mise en route, radio en auto-info et roulage pour le point d'arrêt 28. Je me remémore tous les paramètres pour les quelques tours de pistes que je fais effectuer avant de regagner Toussus.
Mes deux premières approches sont largement over-shootées ! J'ai sans doute serré un peu trop la vent arrière, et le TB ne ralentit pas aussi vite qu'un DR400 en étape de base.
La vitesse en vent arrière de l'un équivaut à la vitesse en croisière de l'autre alors évidemment, on se laisse vite surprendre !
Concentré sur mon ré-alignement à mon second toucher, j'oublie les phares, finalement cela ne change pas grand chose, le trou est juste un peu plus noir...
Un coup d'oeil au vario en très courte finale, 300 ft/mn, si ça touche plus tôt que prévu, l'appontage sera sans conséquence.
Le troisième et dernier toucher sera le bon, vent arrière un peu plus loin et dernier virage anticipé nous amèneront sur l'axe.
Durant la montée initiale qui suit, Yves contacte Seine pour activer notre plan de vol retour, en IFR également.
Le contrôle nous donne un cap au 330, direction OYE et 3000 ft.
Nous passons avec Orly qui nous expédie de suite 1000 ft plus haut et cap au 300, jusqu'à intercepter le localizer de l'ILS 25 droite de Toussus.
A nouveau la superbe approche 25 de Toussus nous amène au-dessus de la finale 26 d'Orly, puis jusqu'au périphérique avant de tourner à gauche dans l'axe d'arrivée.
Longue finale vers Toussus, atterrissage tranquille, et retour vers le hangar Tudair.
Il y a encore du monde à la tour, la contrôleuse attend un dernier jet pour "fermer", sans doute celui d'un célèbre afficheur.
Effectivement, alors que nous nous séparons pour retourner vers nos vies de terriens, le sifflement des réacteurs vient troubler la plateforme quasi déserte.
Seul un DR400 téméraire enchaine encore les derniers tours de pistes...


Souvenirs...

A quoi pensent-ils ?
Sont-ils simplement là pour profiter du spectacle des lucioles en finale ? Ou bien imaginer de lointains voyages ?
Cette image est d'une grande poésie, mêlée d'une douce émotion.
Very nice job Michel, et merci de m'autoriser à la publier !

Que de souvenirs resurgissent à la vue de cette famille un dimanche à Orly !
Je me souviens de ces dimanche après-midi où nous allions "voir les avions", c'était une époque tranquille et pleine d'insouciance, c'était il y a ... quelques années !
La terrasse d'Orly était le lieu de rendez-vous des fanas de l'aviation, elle surplombait le tarmac et offrait la meilleure vue qui soit pour observer ce qui à l'époque, était encore réservé à une élite.
Aujourd'hui, la terrasse est fermée depuis bien longtemps pour raison de sécurité, et le voyage aérien est devenu banal, même si quelques irréductibles se promènent encore du côté d'Antony ou de Longjumeau le dimanche.
Comment naissent les passions ?
En allant voir les avions le dimanche à Orly !

Ce super 8 anonyme est un florilège de machines mythiques !