Baptême dans l'air

Un baptême, un vrai à l'église, pas à l'aéroclub, a lieu ce week-end à Rochefort. Je saute sur l'occasion pour allier une fois de plus l'utile à l'agréable. Le plaisir de deux heures de vol d'un côté, ou bien la galère de cinq heures de voiture de l'autre ? La réponse s'impose d'elle même non ?
F-GDYD, DR 480 de son état est réservé de longue date, pour sa puissance bien sûr, mais surtout pour l'agrément et la tranquilité qu'offre son PA (boutons blancs en bas à gauche sous la bille) lorsqu'on est seul pilote à bord en voyage .
Si la météo de ce début d'automne est clémente, je ferai sans doute mon dernier voyage aérien de l'année, avant que les conditions de vol ne se dégradent irrémédiablement pour quelques mois hivernaux.
Je scrute l'évolution de la météo les jours précédents, ça a l'air de bien se présenter, quelques brouillards feront peut-être la grasse matinée samedi, mais rien de terrifiant semble-t-il.
Le décollage est prévu à 14h de Chavenay, et je porte la lourde responsabilité d'emmener la marraine, donc impossible de ne pas arriver à l'heure... ou pire, de ne pas arriver du tout !
Prudent, je fixe à samedi fin de matinée ma décision finale. Si les brouillards sont trop fainéants, cela me laisse le temps de descendre en voiture.
Samedi 11h45: je consulte la dernière météo de 11h30, et là, les brouillards du centre de la France ne sont toujours pas réveillés. Ca oscille entre OVC009 et BKN012, pas engageant, même si des CAVOK sont annoncés entre 12 et 15h. Me voici à nouveau confronté au sempiternel dilemme du pilote VFR: j'y vais ou j'y vais pas ?
Dans ces conditions, c'est clairement "voiture", je me vois mal appeler la famille à 15h pour leur dire que nous avons dû nous poser à Blois cause météo, et que la marraine sera "marron" pour le baptême...
Il faut que je sois au plus tard à 19h à Rochefort, je me laisse encore le temps d'attendre la météo de 12h pour trancher, et là ouf, ça "s'arrange" si je puis dire, La Rochelle BKN013 BECMG 1012 CAVOK, Poitiers: BKN011 BECMG 1215 CAVOK, Châteaudun OVC012, Tours BKN010 mais CAVOK sur le TAF.
Les conditions sont prévues en nette amélioration, feu vert est donné !
Le début du vol se fera sans doute vers 1500ft, avec probablement des "trous" ensuite pour passer au dessus de la couche.Le vol confirme les prévisions de la météo. Maxi 2000ft jusqu'à Blois, avec quelques descentes vers Châteaudun. Finalement, à l'approche d'Amboise, la couche commence à fendre sa carapace pour laisser passer le soleil, ce qui nous permet de monter on top à 3500ft, bonheur suprême !!!
Le vol s'est ensuite terminé en CAVOK total, au-dessus d'une superbe couche d'inversion.
Poser en 13 sur la piste démesurée et ensoleillée de Rochefort (2280 mètres, ca laisse le temps de faire deux ou trois touchers avant le complet !),après avoir admiré les deux ponts sur la Charente, l'ancien pont transbordeur à travée levante, et le nouveau, plus apte à écouler le trafic. Parking, préparation de YD pour la nuit, puis en route pour le baptême, et le match ...
Après la cérémonie et cette triste soirée sportive, nous prévoyons un décollage dimanche midi vers 13 h, il nous faut être à Paris avant 16h pour cause de nouvelle ZRT évènementielle. Bientôt, il y aura une ZRT à chaque représentation de Guignol au jardin d'Acclimatation !
Qu'importe, il fait beau, deux heures de vol en perspective, c'est un programme qui me convient parfaitement !
Vol sans soucis jusqu'à Chatellerault avec encore une magnifique couche d'inversion, puis d'un coup, tout le panneau central s'éteint ! Qué passa ????
Je retrouve mon interrupteur "batterie" sur OFF. J'ai dû faire un geste malencontreux ? Je le réactive, et là, mon témoin de charge s'allume, ça commence à moins me plaire...
Je coupe l'alternateur et le ré-enclenche, le témoin de charge s'éteint, je consulte le voltmètre, pas glop, à gauche dans le rouge.
Là, il y a clairement un problème...
Conformément au manuel de vol, je coupe tous les instruments non nécessaires, pilote auto, ADF, GPS, transpondeur, intercom, et même la radio que je n'allumerai que pour les seuls messages de sécurité et l'intégration à Chavenay.
La situation restera identique jusqu'à l'arrivée, le témoin de charge s'est allumé à plusieurs reprises, histoire de me maintenir sous pression, et la tension est restée désespérément dans le rouge.
Le vol s'est néanmoins poursuivi dans un calme olympien avec quelques pointes au-dessus de 130 kts. Mes passagers quant à eux en ont profité pour se remettre de leur soirée !
Le contrôle nous accorde une semi-directe 05 à Chavenay pour un complet après 2 h10 de vol.
Nettoyage de YD, "complétude" des différents carnets et autres ordinateurs, puis annotation de mon problème dans le cahier mécanique.
J'ai franchi ce week-end le cap des 250 heures avec ce vol ô combien enrichissant ! Il me reste à présent à me préparer pour les vols de nuit hivernaux qui approchent !

album photo complet ici.

Images volées...

Le vol, lorsqu'on ne pilote pas, c'est le plaisir de regarder, de photographier.
Voici quelques autres souvenirs de ce dimanche après-midi, entre Saint-Cyr et le Havre.
Le museau de Juliet Lima:
En cherchant bien, l'esthétique est partout: "portrait" de feu à éclat:
Le tableau noir:
Détail:
Autre détail:
L'ombre de Juliet-Lima après le décollage:
"V" comme Voler:
Motocross près de Rouen:
Une ferme:
Bois, toile, soleil:
Le CS se profile et les parkings de St Cyr se remplissent:
Ce fut encore une belle journée aéronautique, et de beaux souvenirs pour l'hiver !

Air Alcyons

J'avais prévu de faire le compte-rendu de ce vol, mais Florent nous a déjà gratifiés d'une telle prose que je ne peux que lui laisser la plume !
Dans le rôle du captain aujourdu'hui: Michel.

Dimanche 7 octobre 2007, 14h.

Sur l'aéroport international de Roissy, …pardon, St Cyr, 4 personnes se retrouvent pour un vol sur un gros porteur, un DR400 180 en l'occurrence. Ce vol prévu de 14 a 18h, fut retardé d'environ 1h pour le décollage, un trafic digne de San Francisco occupa la plateforme, la contrôleuse parlait sans interruption, les décollages se succédaient, ainsi que les atterrissages. Au sol, les demandes de mise en route pour aller à la pompe étaient mises en standby…

Le commandant de notre vol décida d'arrêter le moteur après 10 minutes de tentative de demande d'autorisation pour aller avitailler.

Enfin au bout d'un quart d'heure de folie furieuse (normal, les pilotes avaient fini le briefing,… pardon, le repas familial, et s'élançaient tous dans de longs périples aéronautiques,… correction, vers quelques vols d'un dimanche après midi).

Après quelques soucis d'avitaillement (2 pompes, mais une seule nous a délivré les 94 litres de précieux liquide), notre monture était prête à accueillir l'équipage et les nombreux passagers (bon ok, 4 personnes dont l'équipage).

Quelques minutes après nous fûmes autorisés à nous aligner en piste 29 gauche (il y a la gauche et la droite, à CDG c'est la 26 gauche et droite et la 27 gauche et droite, en imaginant un peu, on s'y croirait).

Les check-lists furent exécutées par le commandant de bord, qui effectua le décollage dans la foulée: puissance ok, badin actif, autobrake RTO, V1, VR, V2, vario positif, train sur rentré (on se croirait dans un 320 non?, mais le train ne rentre pas sur un DR400 et il n'y a pas d'autobrakeL).

Virage à droite après le décollage et notre gros navion prend le cap du célèbre waypoint " cheminées de Porcheville". Dès lors s'en suit une montée vers le FL 025 (le 250 ça aurait été mieux, mais en raison du poids de notre gros porteur DR400 180, monter au 250 fut impossible). Nous passâmes sur la fréquence de Rouen, et l'on entendit un pilote d'un autre liner (certainement un Cessna ou un DR) demander si le VOR fonctionnait car il n'arrivait pas à le capter (nous non plus). Madame la Contrôleuse informa que ledit VOR ne fonctionnait pas et qu'il était remplacé par un VOR mobile.

Nous continuâmes notre vol (presque un tour du monde en 4h) vers l'ouest (on s'arrêtera à la Manche).

Quelques minutes de vol à notre vitesse supersonique (non non, on n'est pas Neu Neu), la côte fut en vue (en 44, ils arrivaient de la mer, nous on va vers la mer).

Nous longeâmes la côte, à gauche la terre et les falaises, à droite la mer, Etretat fut en vue, et après un long 360 au dessus du port d'Antifer, nous fûmes autorisés à faire une semi directe pour la 23 du Havre. Monsieur le Commandant de Bord nous fit une approche digne d' un vrai gros porteur (voulant imiter un DR 400 ou un Stampe), avec une prise de terrain en S. Le poser fut franc, un peu militaire, et une fois la vitesse maîtrisée nous fumes autorisés à rouler pour Charly 1.

Une fois sortis de notre gros porteur (DR 400 et 747, il y a le 4 en commun), nous fûmes applaudis par de nombreux admirateurs, nous, dignes passionnés ayant survécu à un périple si difficile (ben non, en fait les badauds applaudissaient leurs amis, pas nous). Dans le feu de l'action, nous allions vers l'aérogare en suivant le panneau " Entrée des équipages/ air crew Entrance (ça fait style). Après avoir tenté d'ouvrir la porte, on trouva le bouton qui permit d'ouvrir le passage vers le monde des terriens. Sitôt un martien, un douanier (désolé) nous demanda d' où l'on venait.

J'avais envie de lui sortir " ben on vient de mars, on a fait un détour par Jupiter puis Saturne", mais bon il ne m'aurait pas cru, j'ai donc dis " on vient du DR400 parqué là bas, on arrive de St Cyr, Paris" (peut être ne connaissait il pas ce terrain au fort trafic international et aux rascols paëlla mondialement célèbres!!).

Enfin, Monsieur le commandant le bord, suivi de l'équipage et des passagers put sortir dans le hall de l'aérogare.

Quelques minutes après, l'équipage demanda à une charmante hôtesse quand est ce que le prochain DR 400 partait pour St Cyr (ça on aurait bien aimé lui poser la question pour voir sa réaction!!), non, on lui a simplement demandé ou se trouvait le bureau pour payer la taxe. Elle nous indiqua une porte. Sous le regard perplexe des passages d'un vol d'Airlinair (ils virent 4 zigotos passer par une porte "interdit au public", l'hôtesse regardait aussi mais plus passivement, sans doute avait elle vu des cas plus graves que nous. Nous montâmes un escalier (vers le 1er étage, pas le ciel) et nous trouvâmes une borne Olivia, et de nombreuses portes (closes). Nos vaillants conquérants du ciel redescendirent sur terre pour trouver Le Bureau où l'on paye sa taxe d'atterrissage.

Une fois fini les papiers, nous rejoignîmes la zone des martiens, pardon, douaniers pour passer le Pif (non, pas PIF- PAF, mais Poste Inspection Filtrage). Une fois sur le tarmac nous décidâmes de rejoindre le club pour goûter une boisson locale pour fêter notre arrivée. Une mission commando impliquant 2 membres d'équipage fut organisée pour aller prendre 3 cannettes de Coca et une de Minute Maid au distributeur sans rameuter les douaniers.

Durant notre pose buvette, un Cessna 208 sans la soute (ça donne une girafe en quelque sorte) passa devant nous… les parachutistes avaient sans doute eu trop peur et s'étaient barrés de l'avion (le Caravan) pour se poser bien avant lui.

Puis nous reprîmes la direction de notre gros porteur.

Prévol, check list, mise en route, puis vient le roulage, où le contrôleur nous rappela que les points d'attentes étaient là pour servir (oui m' sieur, bien m' sieur).

Après le décollage nous survolâmes les conquérants des mers (2 porte-conteneurs de la MSC et CMA CGM) puis l'embouchure de la Seine.

" A notre gauche, mesdames et messieurs les passagers (enfin là, c'était messieurs simplement), vous pouvez apercevoir le pont de Normandie".

"Ladies and gentlemen, on your left…"

Notre gros porteur reprit la direction de Paris (attention faudrait contacter l'approche de CDG, pour avoir le cap pour filer vers la piste 26 gauche) après un cheminement le long de l'autoroute (on va dire que le FMS fictivement présent était en panne).

Vint l'atterrissage, un DR 221 nous a approché un peu, puis a suivi notre gros porteur d'Air Alcyons, lors du tour de piste à St Cyr. Par un soleil couchant, notre valeureux commandant de bord Michel posa l'avion en 29 gauches à St Cyr.

Un posé impec, l'autobrake eut quelques soucis minimes.

Arrivé au hangar, nous nettoyâmes le beau DR400 puis le rangeâmes prudemment.

Bref Un vol simplement magnifique, sur le Juliet Lima, DR 400 180 des Alcyons.


album photo complet ici.

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