Au fil de la semaine que je viens de passer en Mer Rouge, j'ai pu me rendre compte à quel point ces deux disciplines, l'aviation et la plongée pouvaient être similaires.
C'est donc un message pas franchement aéro que je poste aujourd'hui, mais ce "lien de parenté" me semblait valoir la peine d'être abordé.
Tout d'abord, le premier point commun, celui qui saute aux yeux, c'est que chacune des deux disciplines se situe d'un côté de la terre ferme, ou du moins de notre niveau habituel et connu d'activité !
L'aviation au-dessus, la plongée au-dessous. De là à en conclure que je n'ai pas les pieds sur terre ? Peut-être...
Par ailleurs, l'élément extérieur est du même type, fluide. L'air en haut, l'eau en bas. Dans un cas, on parle de portance, dans l'autre de flottabilité.
Enfin, dans les deux cas, la technique, le matériel et la sécurité sont des points essentiels de la pratique.
La meilleure approche de comparaison me semble être de dérouler les phases du vol, et de voir dans quelle mesure on peut retrouver le même type de processus dans le cadre d'une plongée.
1/ Les facteurs humains:
On ne vole pas si l'on est pas certain de son état général et de ses capacités physiques. C'est strictement la même chose en plongée. La fatigue, le stress, et plus généralement un état général dégradé ne sont pas propices à une pratique sereine. Comme en avion, il est préférable de savoir renoncer.
Comme en avion également, il y a toujours cette petite appréhension de se lancer dans un environnement qui n'est pas le sien, mais ce point est plutôt positif, grisant et stimulant.
2/ La nav:
Au même titre qu'un vol, une plongée se prépare via un plan de plongée. Combien de plongées successives, à quelle profondeur, pendant combien de temps ?
2/ La visite prévol:
On ne plonge pas sans avoir au préalable soigneusement vérifié son matériel.
L'air en priorité, l' équivalent du carburant. On parle d'ailleurs içi de "panne d'air", comme d'une panne de carburant.
Quel carburant utilise-t-on ? De l'air normal, ou bien enrichi en oxygène ?
Le détendeur, pièce maitresse du dispositif. C'est lui qui alimente le plongeur en air. Il est un peu le moteur de l'avion. Les pannes ont le même effet, atterrissage en campagne d'un côté, remontée en surface de l'autre.
Au même titre qu'en avion, les pressions sont à la base de toutes les mesures.
Le manomètre pour l'air, exprimé en bars, donc en nombre d'atmosphères. On plonge en général avec près de 200 bars dans la bouteille, ce qui permet en moyenne de passer 45 minutes sous l'eau.
Le profondimètre est l'équivalent de notre altimètre. Pour information, la pression augmente d'un bar tous les 10 mètres d'eau. En règle général, on utilise un ordinateur de plongée pour gérer ces différents paramètres, un peu comme on utilise un GPS en vol.
3/ L'équipage et les passagers:
On ne plonge jamais seul, auquel cas l'accident risquerait d'être fatal.
Il faut par conséquent parfaitement se coordonner avec son binôme, sauf qu'en plongée, les deux sont en fonction ! Il s'agit dès lors de bien se mettre d'accord sur les modalités de la plongée, conformément au plan initial, et de se rappeler les consignes de comportement et de sécurité.
4/ Le roulage au point d'arrêt et le décollage:
Une fois équipé, on se rend sur la plateforme de mise à l'eau, le "point d'arrêt". C'est ici que l'on fait les dernières vérifications, checklists avant mise à l'eau. Le robinet de la bouteille est il bien ouvert ? L'équipement est-il complet et correctement positionné ?
Une fois ces vérifications effectuées, la clairance est donnée, on s'aligne, et on se lance d'un pas de géant dans le grand bleu !
5/ La montée:
Ici aussi, on vérifie la vitesse, mais de descente. Les oreilles jouent le rôle de variomètre. Les premiers 10 mètres sont les plus délicats, puisque l'on double la pression très rapidement. On cherche donc à conserver une vitesse de descente conforme à nos paramètres physiologiques. Il arrive parfois que les oreilles refusent de "passer", dans ce cas, une seule solution, remonter légèrement, essayer à nouveau et si malgré cela, la pression aux tympans ne s'adapte pas, on annule le vol, pardon, la plongée !
6/ La croisière:
Une fois arrivé à la profondeur planifiée, on va stabiliser les paramètres. Le gilet stabilisateur fait office de trim. En réglant précisemment la quantité d'air dans ce dernier, on va obtenir une flottabilité neutre, qui permettra ainsi de tenir la profondeur sans effort.
Les paramètres sont également checkés régulièrement, profondeur, quantité d'air restante. Il s' agit ici de l'équivalent de notre circuit visuel.
Il est également important de surveiller son binôme. En effet, lors de plongées dites profondes, la narcose peut être (de loin) comparée à l'hypoxie, générant des comportements inhabituels et potentiellement dangereux.
Cela étant, comme en avion, c'est la phase où l'on prend le temps d'admirer le paysage, où l'on profite pleinement des sensations.
7/ La descente:
On prépare la remontée comme on prépare la descente. On va faire une nouvelle check avant remontée. Sommes-nous bien à l'endroit prévu ? Faut-il se signaler en surface ?
Enfin, on va afficher les bons paramètres. Il s'agit essentiellement de bien maitriser sa vitesse ascensionnelle cette fois, maximum 18 mètres par minutes, avec pour la plongée loisir un palier de sécurité de 3 minutes à 5 mètres.
8/ L' atterrissage:
Une fois le palier de sécurité effectué, il est temps désormais de retrouver la surface. Ici pas de problème de vent de travers, mais parfois de houle, qui peut rendre périlleuse la remontée à l'échelle. On soigne son accrochage, comme on soigne son arrondi.
9/ Le matériel:
Après chaque vol, on nettoie son avion, après chaque plongée, on prend soin également de son matériel. Rincé à l'eau douce, et correctement rangé.
La gestion d'une plongée est réellement très proche de la gestion d'un vol.
Il serait d'ailleurs intéressant d'identifier le nombre de pilotes plongeurs !
J'espère que cette analyse comparative vous aura donné envie d'aller tester "l'autre élément". Les sensations y sont du même ordre, grisantes et intenses.
Pour en savoir plus sur la plongée loisir, cliquez ici.
C'est donc un message pas franchement aéro que je poste aujourd'hui, mais ce "lien de parenté" me semblait valoir la peine d'être abordé.
Tout d'abord, le premier point commun, celui qui saute aux yeux, c'est que chacune des deux disciplines se situe d'un côté de la terre ferme, ou du moins de notre niveau habituel et connu d'activité !
L'aviation au-dessus, la plongée au-dessous. De là à en conclure que je n'ai pas les pieds sur terre ? Peut-être...
Par ailleurs, l'élément extérieur est du même type, fluide. L'air en haut, l'eau en bas. Dans un cas, on parle de portance, dans l'autre de flottabilité.
Enfin, dans les deux cas, la technique, le matériel et la sécurité sont des points essentiels de la pratique.
La meilleure approche de comparaison me semble être de dérouler les phases du vol, et de voir dans quelle mesure on peut retrouver le même type de processus dans le cadre d'une plongée.
1/ Les facteurs humains:
On ne vole pas si l'on est pas certain de son état général et de ses capacités physiques. C'est strictement la même chose en plongée. La fatigue, le stress, et plus généralement un état général dégradé ne sont pas propices à une pratique sereine. Comme en avion, il est préférable de savoir renoncer.
Comme en avion également, il y a toujours cette petite appréhension de se lancer dans un environnement qui n'est pas le sien, mais ce point est plutôt positif, grisant et stimulant.
2/ La nav:
Au même titre qu'un vol, une plongée se prépare via un plan de plongée. Combien de plongées successives, à quelle profondeur, pendant combien de temps ?
2/ La visite prévol:
On ne plonge pas sans avoir au préalable soigneusement vérifié son matériel.
L'air en priorité, l' équivalent du carburant. On parle d'ailleurs içi de "panne d'air", comme d'une panne de carburant.
Quel carburant utilise-t-on ? De l'air normal, ou bien enrichi en oxygène ?
Le détendeur, pièce maitresse du dispositif. C'est lui qui alimente le plongeur en air. Il est un peu le moteur de l'avion. Les pannes ont le même effet, atterrissage en campagne d'un côté, remontée en surface de l'autre.
Au même titre qu'en avion, les pressions sont à la base de toutes les mesures.
Le manomètre pour l'air, exprimé en bars, donc en nombre d'atmosphères. On plonge en général avec près de 200 bars dans la bouteille, ce qui permet en moyenne de passer 45 minutes sous l'eau.
Le profondimètre est l'équivalent de notre altimètre. Pour information, la pression augmente d'un bar tous les 10 mètres d'eau. En règle général, on utilise un ordinateur de plongée pour gérer ces différents paramètres, un peu comme on utilise un GPS en vol.
3/ L'équipage et les passagers:
On ne plonge jamais seul, auquel cas l'accident risquerait d'être fatal.
Il faut par conséquent parfaitement se coordonner avec son binôme, sauf qu'en plongée, les deux sont en fonction ! Il s'agit dès lors de bien se mettre d'accord sur les modalités de la plongée, conformément au plan initial, et de se rappeler les consignes de comportement et de sécurité.
4/ Le roulage au point d'arrêt et le décollage:
Une fois équipé, on se rend sur la plateforme de mise à l'eau, le "point d'arrêt". C'est ici que l'on fait les dernières vérifications, checklists avant mise à l'eau. Le robinet de la bouteille est il bien ouvert ? L'équipement est-il complet et correctement positionné ?
Une fois ces vérifications effectuées, la clairance est donnée, on s'aligne, et on se lance d'un pas de géant dans le grand bleu !
5/ La montée:
Ici aussi, on vérifie la vitesse, mais de descente. Les oreilles jouent le rôle de variomètre. Les premiers 10 mètres sont les plus délicats, puisque l'on double la pression très rapidement. On cherche donc à conserver une vitesse de descente conforme à nos paramètres physiologiques. Il arrive parfois que les oreilles refusent de "passer", dans ce cas, une seule solution, remonter légèrement, essayer à nouveau et si malgré cela, la pression aux tympans ne s'adapte pas, on annule le vol, pardon, la plongée !
6/ La croisière:
Une fois arrivé à la profondeur planifiée, on va stabiliser les paramètres. Le gilet stabilisateur fait office de trim. En réglant précisemment la quantité d'air dans ce dernier, on va obtenir une flottabilité neutre, qui permettra ainsi de tenir la profondeur sans effort.
Les paramètres sont également checkés régulièrement, profondeur, quantité d'air restante. Il s' agit ici de l'équivalent de notre circuit visuel.
Il est également important de surveiller son binôme. En effet, lors de plongées dites profondes, la narcose peut être (de loin) comparée à l'hypoxie, générant des comportements inhabituels et potentiellement dangereux.
Cela étant, comme en avion, c'est la phase où l'on prend le temps d'admirer le paysage, où l'on profite pleinement des sensations.
7/ La descente:
On prépare la remontée comme on prépare la descente. On va faire une nouvelle check avant remontée. Sommes-nous bien à l'endroit prévu ? Faut-il se signaler en surface ?
Enfin, on va afficher les bons paramètres. Il s'agit essentiellement de bien maitriser sa vitesse ascensionnelle cette fois, maximum 18 mètres par minutes, avec pour la plongée loisir un palier de sécurité de 3 minutes à 5 mètres.
8/ L' atterrissage:
Une fois le palier de sécurité effectué, il est temps désormais de retrouver la surface. Ici pas de problème de vent de travers, mais parfois de houle, qui peut rendre périlleuse la remontée à l'échelle. On soigne son accrochage, comme on soigne son arrondi.
9/ Le matériel:
Après chaque vol, on nettoie son avion, après chaque plongée, on prend soin également de son matériel. Rincé à l'eau douce, et correctement rangé.
La gestion d'une plongée est réellement très proche de la gestion d'un vol.
Il serait d'ailleurs intéressant d'identifier le nombre de pilotes plongeurs !
J'espère que cette analyse comparative vous aura donné envie d'aller tester "l'autre élément". Les sensations y sont du même ordre, grisantes et intenses.
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